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Jean-Marie Gaubert

    Gustave Massiah

    en Léo Matarasso, Seminario del 6 dicembre 2008, Cedetim, Parigi

    Je voudrais aussi vous dire quelques mots de Jean-Marie Gaubert qui a été secrétaire général de la Ligue pendant que Léo en était le président et qui nous a quitté, très jeune. J’ai connu Jean-Marie quand il a adhéré comme jeune militant au PSU en 1970 ou 1971. Très vite, en 1973 ou 74, il avait été permanent d’une association que nous avions créé qui s’appelait «peuples et découvertes» et qui organisait des voyages dans beaucoup de pays dans lesquels les militants avaient grand plaisir à aller parce qu’ils pensaient participer à la construction du socialisme. Et puis en 1980, nous nous sommes rendus compte que les militants n’allaient plus dans ces pays, c’est-à-dire, l’Algérie, la Yougoslavie, l’Albanie, la Chine et Cuba qui étaient les principales destinations. L’association s’est arrêtée de fait. Jean-Marie, en tant que permanent de cette association, a été en fait le premier permanent actif dans la rue de Nanteuil qui a précédé cette maison de la rue Voltaire et dans laquelle il y avait toutes ces associations de solidarité internationale. On disait à l’époque: anti-impérialistes. Ensuite il s’est retrouvé à l’OCT (organisation communiste des travailleurs) où il a fait partie de l’équipe de production de l’Etincelle, le journal de l’OCT. Après il a créé avec quelques autres un atelier de photocomposition qui était le premier atelier de PAO à Paris. C’était une coopérative qui s’appelait «Italiques». Il a ensuite participé à une deuxième coopérative dénommée «Incidences». Il a été très actif comme militant coopératif. Il expliquait très bien l’évolution de ce mouvement avec les grosses coopératives ouvrières, qui, contrairement à l’Italie dans lequel le mouvement reste encore très vivant, ont presque toutes disparu. Par contre, il restait avec la PAO (conception assistée par ordinateur), avec l’informatique un nouveau mouvement, une nouvelle génération qui s’est investie dans le mouvement coopératif dans lequel Jean-Marie était toujours très actif. Sans oublier les coopératives de façade qui servent de paravent à de jeunes entrepreneurs ambitieux.

    Avant la Ligue internationale des droits des peuples, l’engagement principal de Jean-Marie a été pour la Palestine. En 1969 à Paris juste avant septembre noir sont arrivés à la maison du Maroc qui était occupée et dont le directeur était François Della Sudda qui couvrait l’occupation de la Maison, deux clandestins parmi d’autres qui s’appelaient Mahmoud El Hamchari et Ezzedine Kalack. En 1973, Mahmoud est devenu le premier représentant d’abord du FATH puis ensuite de l’OLP à Paris. Il a été assassiné en 1977 et c’est Ezzedine qui lui a succédé en 1977 et 1978 et qui a été assassiné à son tour. Jean-Marie a été une des personnes qui s’est mise à la disposition du bureau de la Palestine à Paris où il a assuré des fonctions de permanence, de secrétariat, de travail quotidien. Et finalement Jean-Marie était un faux discret, il était discret mais on se rendait compte qu’il faisait énormément de choses: il était en fait très présent et d’une très grande efficacité.

    Je me souviens très bien d’une soirée où il nous avait invité à discuter avec Mahmoud El Hamchari. Il avait invité également Chaintron (un des préfets rouges de la libération), que certains connaissent, qui avait créé une coopérative d’impression. L’OLP demandait si nous pouvions aider à la création d’un journal de l’OLP. Et Chaintron avait dit: «comme disait Lénine, le journal c’est 80 % du parti mais les choses ont beaucoup changé, maintenant c’est seulement 50 %». Nous avons eu plusieurs mois de travail pour monter cette imprimerie qui devait permettre la parution du journal de l’OLP. Jean-Marie a aussi participé à la création de l’Association Médicale Franco-Palestinienne avec le Professeur Rivière. Ensuite il est devenu président de cette association.

    Il a été aussi le secrétaire général de la Ligue des droits des peuples dont il a été le permanent; c’est lui qui nous transmettait les invitations et qui nous disait: «Léo pense qu’il faut faire quelque chose», parce que nous étions tous très occupés et c’était Jean-Marie qui faisait le rappel des troupes pour maintenir cette association malgré les difficultés pour y parvenir parce que la section française de la ligue était plutôt un club de personnes très convaincues mais qui avaient leur carte que certains conservent encore! Pour nous c’était un peu un mélange: la Ligue, le Tribunal, la Fondation. Mais Léo nous rappelait régulièrement à l’ordre en disant «non ce n’est pas tout à fait la même chose». Pour nous ce n’était pas évident puisque c’est pour l’ensemble que nous nous mobilisions.

    Je voulais dire ces quelques mots pour rappeler que Jean-Marie était un ami et un militant très généreux qui a joué un rôle très important.

    Massiah, Gustave

    en:

    <strong>Léo Matarasso,
    Seminario del 6 dicembre 2008, Cedetim, Parigi
    Milano, maggio 2009</strong>

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